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Guerre économique US : la Turquie pliera-t-elle l’échine ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé, samedi 11 août 2018, qu'il ne céderait pas aux "menaces" des États-unis, qui ont pris des mesures de rétorsion commerciales face au refus d'Ankara de libérer un pasteur américain. ©AFP

Le journal Rai al-Youm se focalise dans son édition du 11 août sur la montée des tensions entre les États-Unis et la Turquie.

La guerre économique déclarée par Donald Trump à la Turquie s’est intensifiée et a pris un tournant agressif. Le bras de fer s’est subitement durci vendredi, lorsque Donald Trump a annoncé le doublement des taxes douanières sur l’acier et l’aluminium turcs. La livre turque s’est ainsi effondrée en fin de semaine.

De l’avis des experts, la dégringolade de la valeur de la livre turque résulte des tensions avec les États-Unis, mais surtout de la fragilité économique du pays. La Turquie est minée par d’importants problèmes structurels. Ses banques sont en mauvaise santé. Ces dernières années, l’endettement des entreprises turques a explosé : elles ont emprunté des milliards de dollars, ce qui les rend vulnérables aux variations des taux de change.

La Turquie a un déficit chronique de sa balance commerciale. Elle importe plus de biens et de services qu’elle n’en exporte et doit emprunter de l’argent étranger pour payer la différence. Au début des années Erdogan, beaucoup d’argent a afflué en Turquie. Mais il a été investi dans des activités improductives comme la construction de nouveaux logements permettant aux villes de s’agrandir.

Quant aux tensions entre les États-Unis et la Turquie, les causes en sont multiples. 

Premièrement, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’oppose à la libération du pasteur américain Andrew Branson, détenu en Turquie depuis un an et demi pour activités terroristes présumées. Erdogan a vu dans le détenu un moyen d’extrader le prédicateur turc Fethullah Gülen, exilé depuis 1999 dans l’État de Pennsylvanie.

Deuxièmement, Ankara compte acheter des S-400 russes pour remplacer ses systèmes Patriot.

Troisièmement, il s’est opposé à la reconnaissance de Qods comme capitale d’Israël, renforçant son soutien au mouvement Hamas.

Quatrièmement, il a déclaré poursuivre ses échanges commerciaux avec l’Iran malgré l’entrée en vigueur des sanctions américaines.

Or, la Turquie se rapproche de la Russie et de l’Iran. Elle ne compte pas plier l’échine devant l’administration Trump en cédant à ses multiples chantages.

« Ce n’est qu’une guerre politique aux allures économiques, indique Rai al-Youm, qu’ont déclarée les États-Unis et leurs alliés au sein de l’OTAN à la Turquie. Sa réponse consistera à suspendre son adhésion à l’Alliance et à adhérer à un nouveau système politico-militaire axé sur la Russie, la Chine, l’Iran et l’Inde, afin d’accéder à un règlement politique rapide du conflit en Syrie. Est-ce qu’Erdogan adoptera cette stratégie ? Nous espérons que oui. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV